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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 09:09

En voulant modifier les rythmes scolaires, le ministre de l'éducation, Vincent Peillon, a mécontenté une partie des professeurs des écoles qui verraient leur semaine modifiée. Et l'opposition se gausse d'une gauche qui, selon elle, réussit à se mettre tout le monde à dos, y compris la communauté scolaire, réputée penchant largement de ce côté de l'échiquier politique.

Dans un entretien accordé aux Echos, l'ancien ministre de l'éducation, Luc Chatel, a reproché au gouvernement et à son successeur en particulier, le manque de"concertation" dans la réforme des rythmes scolaires.

Ce qu'il a dit : "Le gouvernement s'abrite derrière des concertations qui n'en ont que l'apparence. (...) Je trouve insultant de dire que s'il y a une mobilisation, c'est à cause du corporatisme des enseignants alors que cela traduit une mauvaise gestion des relations sociales et un manque de concertation."

Pourquoi c'est incomplet : Le prédécesseur de Vincent Peillon au ministère de l'éducation est dans son rôle d'opposant. Et son avis est, par certains aspects, proche de celui des enseignants du primaire qui ne se retrouvent pas dans la réforme proposée - ou plutôt imposée, regrettent-ils.

Mais que M. Chatel tape sur "des concertations qui n'en ont que l'apparence" est plus étonnant dans la mesure où, ministre, il avait justement entrepris une longue consultation- concertation, premier pas d'une réforme des rythmes scolaires. Le tout a duré 18 mois, a été intronisé en grande pompe et devait mener à une réforme en profondeur de l'organisation des horaires en classes et des vacances scolaires.

Les ministres passent, mais les rapports qu'ils ont commandés restent. Si l'on se penche sur le Rapport d'orientation sur les rythmes scolaires, on y lit que la "quasi-unanimité" de ceux qui ont participé à cette concertation estiment que la "densité de la journée d’école a été fortement accentuée par la suppression d’une demi-journée de classe dans la semaine".

Qu'a fait la précédente majorité de cette ambitieuse concertation ? Rien. Repoussée à plusieurs reprises, la traduction par la loi des préconisations a été repoussée à 2013... en cas de victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle. C'est pourtant le même Nicolas Sarkozy qui avait instauré, avec son ministre Xavier Darcos, la semaine de quatre jours en 2007.

M. Chatel le dit explicitement dans ce même entretien : il est toujours favorable à la réforme des rythmes scolaires. Mais reprocher un manque de concertation, c'est oublier les travaux d'un ministère qu'il dirigeait il y a peu. Et oublier aussi qu'à ce poste, il n'avait rien entrepris de concret pour réformer la semaine et les vacances scolaires.

 

Article de Jonathan Parienté sur decodeurs.blog.lemonde.fr

 
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