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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 19:31

Lors de l’émission Parole de candidat, diffusée sur TF1 le 27 février, François Hollande a annoncé sa volonté de créer une nouvelle tranche d’imposition à 75 % pour les très hauts revenus : ce n'est pas sur la totalité de leurs rémunérations que les plus hauts revenus auront un taux d'imposition à 75 %, mais sur  ce qui dépassera les un million d'euros par an. Politiquement forte, cette mesure vise à sensibiliser les grands patrons sur les rémunérations excessives, et permettra de rétablir une redistribution équitable, les plus riches participant au redressement de la France.

"Pour les revenus de plus d’1 million d’euros par an, le taux d’imposition sera de 75 % ", a déclaré François Hollande sur TF1.Comment cette décision a été prisede quoi s'agit-il, quelles sont les mesures autres mesures fiscales que François Hollande veut prendre? Toutes les réponses dans ce dossier.

 

COMMENT FRANÇOIS HOLLANDE A PRIS SA DECISION?

14 FEVRIER

Le 14 février, Proxinvest, cabinet français de conseil et d'analyse financière publieun rapport sur la rémunération des dirigeants. Dans ce document, il est dit que les patrons du CAC 40 "ont bénéficié pour 2010 d'une hausse moyenne de 34% de leur rémunération, pour un montant moyen de 4,11 millions d'euros annuel. 11 dirigeants français dépassent pour 2010 le plafond de 240 SMICS annuels, soit actuellement, 4,6 millions d'euros par an."

Jean Marc Ayrault témoigne de la réaction du candidat dans une vidéo: "J'étais là lorsque François Hollande a appris que les patrons du CAC 40 s'étaient octroyés une augmentation de 34% de leurs rémunérations. J'ai vu son indignation, sa colère."


 

15 FEVRIER

Le lendemain, François Hollande est à Rouen, dans sa ville natale. Le soir, devant 12 000 personnes, il prononce après le Bourget son deuxième grand discours de campagne. Nicolas Sarkozy vient d'annoncer sa candidature sur TF1 et a publié un article dans le Figaro Magazine où il vante "la valeur travail" défendu selon lui par le Président candidat.

A la tribune du Palais des Congrès, la réaction de François Hollande est sans équivoque et il transmet sa conviction au public venu nombreux: " Où est le respect du travail quand les patrons du CAC 40 s’augmentent de 34 % pour une rémunération moyenne de 4 millions d’euros par an — 240 années de Smic — et quand les mêmes considèrent que relever le Smic serait prendre un risque pour l’économie elle-même ?" 



Cette phrase est peut-être passée inaperçue, mais elle est la suite de la réfllexion de François Hollande sur les hautes rémunérations. Dans ses 60 engagements, François Hollande proposait déjà la suppression des stocks option et d'imposer un écart maximal de rémunération de 1 à 20 aux dirigeants des entreprises publiques.

 

27 FEVRIER

Sur le plateau de TF1, lundi 27 février, aux alentours de 22 heures, un échange s'engage entre Laurence Ferrari et François Hollande:


Laurence FERRARI
: Vous allez relever le taux d’imposition des hauts revenus justement ?
François HOLLANDE
: Oui, sur les hauts revenus, j’ai déjà dit, 150 000 euros de revenus, ce sera un taux de 45 % et j’ai appris, c’est vrai, les progressions considérables des rémunérations des patrons du CAC40. 2 millions d’euros en moyenne, par mois, comment l’accepter. 2 millions d’euros !
Laurence FERRARI
: Quel taux d’imposition alors…
François HOLLANDE
 Et donc j’ai considéré et j’en fais ici, l’annonce que pour au-dessus de 1 million d’euros par an, eh bien, le taux d’imposition devra être de 75 %. Parce que ce n’est pas possible d’avoir, ces niveaux de revenus.

 

28 FEVRIER

Mardi 28 février, en visite au Salon de l'Agriculture, François Hollande revient sur son annonce en en précisant l'esprit:

« J’avais depuis longtemps cette idée face à des rémunérations qui peuvent être excessives, voire même indécentes. Nous avons eu la publication des chiffres. Rendez-vous compte : il y a un certain nombre, très peu d’ailleurs, de dirigeants de grandes entreprises qui gagnent jusqu’à 250-300 smic en une seule année ! Est-ce normal ? Est-ce acceptable ? Donc pour un écart qui s’établirait au-delà de 100 smic par an, il y a nécessité d’un nouveau taux d’imposition. De façon à ce que les entreprises, lorsqu’elles distribuent un certain nombre de bonus, fassent attention. C’est un signal qui est envoyé. C’est aussi un message de cohésion nationale. Lorsqu’il y a des efforts à faire, et il y aura des efforts à faire, il nécessaire que ceux qui sont au plus haut dans la hiérarchie sociale, qui dirigent des entreprises, qui peuvent être grâce à leurs talents bien rémunérés, fassent aussi acte de patriotisme. C’est du patriotisme que d’accepter de payer un impôt supplémentaire pour que le pays se redresse. Et que ce soient les plus hauts revenus qui le fassent me paraît un bon exemple ».

Et François Hollande de préciser à la question d’un journaliste sur la possibilité des plus aisés de quitter la France :

« Je fais confiance à ces dirigeants. Ils n’ont pas besoin d’être rémunérés jusqu’à 200-300 smic annuel, voire davantage. Il y a un moment où lorsque le pays doit se redresser, lorsque l’effort doit être demandé à tous, ceux qui ont le plus doivent montrer l’exemple. Et nul besoin de leur imposer un taux supérieur s’ils se comportent avec la retenue nécessaire ».

Ecoutez les précisions de François Hollande au salon de l'agriculture


POUR ALLER PLUS LOIN

>> Les inégalités se sont creusées

>> L'éclairage de l'équipe de campagne

>> La politique fiscale de François Hollande

>> Décryptage dans les médias

 

DECOUVREZ DES ARTICLES SUR LES 75%

 

Ces dernières années en effet, les écarts de richesse se sont creusés aggravant les inégalités, au bénéfice de quelques-uns.

Les chiffres parlent d’eux mêmes :

- En 2010, les patrons du CAC 40 ont vu leurs revenus augmenter en moyenne de 34% quand les salariés payés au smic voyaient les leurs progresser de 0,5%.

- Pour exemple, le patron de L’Oréal a gagné en 2010 l’équivalent de 685 Smic, le patron de Renault 621 smic, ou celui de Lagardère 314 smic.

Des excès que François Hollande condamne, notamment quand les Français sont appelés à faire des efforts pour participer au redressement économique du pays. Il propose donc une nouvelle tranche de l’impôt à 75%. C’est ce qu’on appelle une imposition marginale : seule la part des revenus qui dépassera 1 million d’euros sera imposée à 75%. Les citoyens concernés n’auront donc pas un taux de 75% d’imposition sur la totalité de leurs revenus

L'éclairage de l'équipe de campagne

Ségolène Royal : "C'est un signal fort supplémentaire qui est en cohérence avec son projet fiscal. Nous en avons débattu, puisque nous nous voyons en conseil politique restreint tous les 15 jours. Notre candidat, au fur et à mesure de ses rencontres avec les Français prend la mesure du creusement des inégalités, qui est un des fléaux de la société française".

Betrand Delanoë : "Il faut avoir le courage qu'a François Hollande de dire la vérité: il faudra faire un effort. Demander un effort à ceux qui gagnent plus d'un million d'euros par an"

 

La politique fiscale de François Hollande 

La politique fiscale que souhaite mettre en œuvre François Hollande va dans le sens contraire à celle choisie par Nicolas Sarkozy depuis 2007. Depuis 5 ans, le Trésor public a rétribué aux 925 personnes "les plus riches" 352 millions d'euros au titre du remboursement du bouclier fiscal, soit 380 000 euros en moyenne par personne, un montant pouvant atteindre les 30 millions d'euros pour le plus riche foyer fiscal de France (Liliane Bettencourt).

Pour François Hollande, il s’agit de mettre fin à l’indécence. Il propose la création d’un grand impôt sur le revenu qui ne sera pas troué par des niches fiscales plafonnées à 10 000 euros par an. Un volonté rendue possible par le rapprochement puis la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, laquelle créera le Prélèvement Progressif sur les Revenus.

Il s’agira aussi de rétablir la justice fiscale, et d’imposer tant le capital (stock) que les revenus du capital (le flux généré par le capital) :

- l'impôt sur le capital: c'est le rétablissement des droits sur les très grandes successions et sur l'ISF.

- l'impôt sur les revenus du capital: c'est le rétablissement du même taux qu'il s'agisse d'un revenu du travail ou du capital, sachant qu'aujourd'hui, les revenus du capital échappent à l'impôt sur le revenu classique grâce au Prélèvement libératoire qui les taxe qu'à hauteur de 21%.


Les propositions fiscales de François Hollande

- La contribution de chacun sera rendue plus équitable par une grande réforme permettant la fusion à terme de l’impôt sur le revenu et de la CSG dans le cadre d’un prélèvement simplifié sur le revenu (PSR). Une part de cet impôt sera affectée aux organismes de sécurité sociale. Les revenus du capital seront imposés comme ceux du travail.

- Je ferai contribuer les plus fortunés des Français à l’effort national en créant une tranche supplémentaire de 45 % pour les revenus supérieurs à 150 000 euros par part. En outre, nul ne pourra plus tirer avantage des « niches fiscales » au-delà d’une somme de 10 000 euros de diminution d’impôt par an.

- Je reviendrai sur les allégements de l’impôt sur la fortune institués en 2011 par la droite, en relevant les taux d’imposition des plus gros patrimoines. L’abattement sur les successions sera ramené à 100 000 euros par enfant et l’exonération en faveur des conjoints survivants sera conservée. Je renforcerai les moyens de lutter contre la fraude fiscale.

Décryptage dans les médias

>> Lire l'article du Monde, le 28 février 2012

 

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 18:02

 

Benoît Hamon : «Dès que Nicolas Sarkozy sort un chiffre il n'est là que pour servir l'opinion qui est la sienne» 

A l’occasion du point presse hebdomadaire Benoît Hamon est revenu sur les mensonges de Nicolas Sarkozy sur l’éducation nationale et sur les moyens supplémentaires qui auraient été accordée à celle-ci.

>> Retrouvez le bilan de Nicolas Sarkozy, l'éducation sacrifiée. 

Face aux deux mensonges du candidat sortant : « 400 000 élèves en moins » et « 45 000 profs en plus » depuis 10 ans, le porte-parole du parti socialiste, a rappelé les chiffres fournis par l’Education Nationale : ce sont 63 000 élèves en plus et 76 217 profs en moins depuis 2002.

 

 

 

 

Benoît Hamon a pointé qu'« une fois encore Nicolas Sarkozy à une heure de grande écoute ce matin raconte n'importe quoi et raconte un nouveau mensonge pour que l'on continue à supprimer des postes dans l'éducation nationale, des postes de professeurs, de remplacements, de RASED». «Dès que Nicolas Sarkozy sort un chiffre il n'est là que pour servir l'opinion qui est la sienne pas pour servir la réalité» a-t-il conclu.

>> Les propositions pour l'éducation de François Hollande:

"Remettre l'éducation et la jeunesse au coeur de l'action publique"

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 08:14
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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 18:05
vu sur paris normandie

Publié le samedi 25 février 2012 à 15H58

La venue de Nicolas Sarkozy chez Petroplus, près de Rouen, a nécessité pas moins de 600 policiers et gendarmes, deux Falcons 50 et deux hélicoptères... La République ne badine pas avec la sécurité.

Petit Couronne le 24 02 1012Le président Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi aux salariés de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) que le contrat avec Shell permettant une reprise temporaire d'activité était

Le président à son arrivée chez Petroplus, accueilli par le préfet de la Seine-Maritime

 

ROUEN (Seine-Maritime). Le déplacement de Nicolas Sarkozy vendredi chez Petroplus, à Petit-Couronne (Seine-Maritime), a mobilisé bien des énergies. Dès que la décision a été prise à l'Elysée de cette visite présidentielle en terre normande, il a fallu que l'intendance suive. En quelques heures ainsi, les ordres sont tombés les uns après les autres jeudi en milieu d'après-midi. Emanant d'abord des proches du président en direction du préfet de la Seine-Maritime, Rémi Caron.
Réunion en petit comité dans le bureau du représentant de l'Etat, avec son chef de cabinet, Florence Gouache. Premiers coups de téléphone au directeur de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) puis au patron du groupement de gendarmerie de Seine-Maritime. La sécurité d'un président n'a pas de prix. Il faut éviter coûte que coûte les dérapages. De hauts fonctionnaires de l'Etat, pour l'avoir négligé chez nos voisins de la Manche, ont perdu leur casquette qui de préfet qui de chef de la police.  Alors pour ce voyage de quelques heures de Nicolas Sarkozy en Haute-Normandie, tout à été pensé, réfléchi, minuté dans le moindre détail.

 Plus de 600 hommes sur le pied de guerre

La gendarmerie à dû donc "vider" des brigades territoriales de quelque 135 militaires. Idem, à quelques dizaines d'hommes près, a la police. Trois compagnies de CRS, soit environ 270 hommes, trois pelotons d’une soixantaine d'hommes de la gendarmerie mobile de Mont-Saint-Aignan, ont été réquisitionnés illico. De même que l’équipe cynophile de la gendarmerie maritime qui, avec son chien renifleur d’explosif, a passé certains locaux de la raffinerie au peigne fin le matin même de la visite. Sans oublier aussi une escouade  de motards pour sécuriser le cortège présidentiel et lui ouvrir la route, et tout le dispositif policier habituel mis à la disposition du chef de l'Etat, comme le fameux GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la République) ou le service des voyages officiels (VO).

Selon un habitué de ce genre de voyage officiel, ce sont au bas mot plus de six cents membres des forces de sécurité qui étaient sur le pied de guerre vendredi.

Ordre et contre-ordre…

Parfois, il peut y avoir des contretemps, des imprévus. Nicolas Sarkozy et François Baroin, son ministre de l'Economie, étaient attendus par la voie des airs. Le Falcon 50 présidentiel a prévu de se poser autour de 11 heures sur l'aéroport de Rouen-Boos.  Le préfet et ses proches collaborateurs, les patrons de la police et de la gendarmerie, dans leur bel uniforme, sont là sur le tarmac, prêts à accueillir le président-candidat.  Six motards sont là aussi, en rang serré, avec pour mission d'escorter le cortège au plus vite jusqu'à Petit-Couronne, via l'A13 et la Sud 3.

Soudain,  contre-ordre : le chef de l'Etat viendra par la route. Les spécialistes de la sécurité aérienne ont jugé que le plafond était trop bas pour sortir l'avion présidentiel...  Qu'importe. Préfet et collaborateurs claquent des talons et font demi-tour. Direction la raffinerie, c'est un ordre.  Partie de Paris peu avant 11 h 30, la dizaine de voitures du cortège présidentiel (six pour le chef de l'Etat, trois pour son ministre) pointe son nez une heure plus tard devant les grilles de Petroplus. Quelques serrages de mains et la visite peut commencer.

Deux avions et deux hélico prêts à toute éventualité

Entre temps, les deux Falcon 50 réservés à la présidence se sont posés à Rouen-Boos, tandis que deux hélicoptères se positionnaient sur un terrain de fortune à Grand-Couronne, pas loin de la raffinerie. Des précautions au cas où le président de la République aurait dû rejoindre l'Elysée de toute urgence.

 

Rémy Lebel

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 10:48
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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 10:44
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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 00:49
Les propositions de Nicolas Sarkozy: "une forme de mensonge de candidat"

>> Voir le site de François Hollande

François Hollande était l'invité de France Inter jeudi pour présenter son livre «changer de destin» et réagir à l'intervention de Nicolas Sarkozy de la veille.

 

 

 

Notre candidat s'est exprimé sur le rôle fondamental de l'élection présidentielle comme point de départ d'un choix de société. Il a également précisé ce qu'il entendait par la difficulté des réformes à mener: "Je pense que ça sera difficile surtout pas rapport à la situation qui nous est laissée".

Aux électeurs d'extrême-droite : relevons la tête ensemble

François Hollande répond aux questions sur les électeurs de l'extrême-droite qui "qui ont le sentiment, ils me l’ont dit, d’être abandonnés, relégués, oubliés" et auxquels il souhaite faire passer un message: "vous devez relever la tête, nous devons relever la tête, ensemble, et considérer que les valeurs de la République, celles d’égalité et de dignité humaine, sont les valeurs à partir desquelles nous allons nous reconstituer et nous redresser".

Sur l'immigration, François Hollande explique: " je dois faire en sorte, par l’école, par le logement, par l’emploi, par l’insertion, que chacun dans notre pays, quelle que soit son origine, puisse trouver sa place".

Les propositions de Nicolas Sarkozy: des mensonges de candidat

Notre candidat a également réagi aux propositions de Nicolas Sarkozy mercredi soir. Sur la proposition de baisse des charges sur les petits salaires, François Hollande rappelle qu'elle s'accompagnera de la suppression de la prime pour l'emploi, soit une augmentation réelle de trois euros par mois : "c’est surtout une forme de mensonge de candidat".

Pour conclure, sur la promesse de suppression des retraites-chapeaux et des parachutes dorés, François Hollande assène : "pendant 5 ans, les retraites-chapeau ont augmenté, ont été distribuées, les parachutes dorés ont pu se laisser, là, entraîner à accorder aux plus riches des dirigeants français des avantages considérables, et là, en fin de mandat, il viendrait nous dire « ah quand même, ce n’est pas juste, je vais supprimer ça, mais pour le prochain. » "

>> Voir les 60 engagements pour la France de François Hollande

>> Voir les infographies du bilan de Nicolas Sarkozy

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 06:57
  • "Bienvenue au Front. Journal d'une infiltrée": c'est le titre du livre-enquête de la journaliste française Claire Checcaglini. Pendant 8 mois, elle s'est fait passer pour une militante de base et a fait une rapide ascension dans l'appareil du parti. Elle raconte la réalité du FN et de ses militants, marquée par le charisme de Marine Le Pen et un "racisme obsessionnel contre les musulmans".

    La journaliste s'est fait espionne: Claire Checcaglini reconnaît surFrance Info  que la méthode est "contestable", mais en avançant ainsi masquée, elle a voulu montrer que derrière la politique de communication "formidable" du FN, le mouvement de Marine Le Pen n'est pas "dédiabolisé". Un militant qui "dérape" n'est pas "recadré", dit-elle, au contraire.

    Et de citer des exemples : lors d'une réunion à Puteaux, un adhérent qui se déclare "FN light" dit n'avoir "rien contre les étrangers, les étrangers qui travaillent, qui payent des impôts, mais bien contre la racaille dans les banlieues". Le recadrage du secrétaire fédéral a bien lieu:  "Quand l'Islam gagnera en France, les frères musulmans rejoindront les plus forts et il n'y aura plus d'Islam modéré qui établira la Charia".

    C'est ce genre de déclaration qu'on entend au FN et qui autrement ne sont pas publiques, dit la journaliste. 

    Ascension rapide

    "Le Front national offre à ses militants la possibilité de très vite gravir les échelons, se présenter à des élections", explique Claire Checcaglini qui s'est vue promue secrétaire FN de Neuilly-sur-Seine, puis candidate aux législatives : sa fausse identité de jeune femme sachant communiquer et qui ne dérape pas correspondait au profil souhaité par l'appareil du parti.

    Elle décrit un FN fait de classes moyennes et plus tellement "France d'en-bas", avec des militants mus par le charisme de Marine Le Pen. Mais aussi un parti obsédé par l'islamisation et "la colonisation à l'envers": "C'est un réflexe", dit-elle, c'est n'est pas "un racisme ordinaire mais un racisme obsessionnel".

    Plus étonnant, elle a aussi croisé un maire UMP franchement lepéniste qui se vante de pratiquer la discrimination contre les Arabes dans l'attribution des logements sociaux.

    En conclusion, après son immersion, Claire Checcaglini n'en est que plus effayée par le FN et ses militants.

    JFH avec France Info

    Claire Checcaglini, "Bienvenue au Front. Journal d'une infiltrée" aux éditions Jacob-Duvernet.
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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 18:53
ACCUEIL > PRÉSIDENTIELLE 2012 > EXCLUSIF. HOLLANDE : "SARKOZY A FAIT PERDRE BEAUCOUP DE TEMPS À LA FRANCE"
EXCLUSIF. Hollande : "Sarkozy a fait perdre beaucoup de temps à la France"

Créé le 21-02-2012 à 21h35 - Mis à jour le 22-02-2012 à 11h03      52 réactions

Le Nouvel Observateur
 
Par Le Nouvel Observateur

Exceptionnellement en vente aujourd’hui, le "Nouvel Observateur" publie en avant première des extraits de "Changer de destin", le livre du candidat socialiste qui sort demain en librairie.

 
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"Nicolas Sarkozy a fait perdre beaucoup de temps à la France", écrit François Hollande. (LEMOUTON-POOL/SIPA)

"Nicolas Sarkozy a fait perdre beaucoup de temps à la France", écrit François Hollande. (LEMOUTON-POOL/SIPA)
SUR LE MÊME SUJET

"Je connais peu Nicolas Sarkozy. J’ai été élu député la même année que lui en 1988 et plusieurs fois nos chemins se sont croisés, comme parlementaires puis comme chefs de parti. Devenu président, il m’a reçu plusieurs fois à l’Elysée. J’étais alors premier secrétaire du PS. C’était au début de son mandat. Il a vite cessé ses consultations. Il fait en effet partie de ces personnalités qui parlent plus qu’elles n’écoutent. Qui préfèrent les soliloques aux dialogues. Je comprends qu’il se soit lassé de ce qu’il jugeait comme une perte de temps. Il a eu tort. La concertation avec l’opposition est un bon principe de gouvernement.

J’ai débattu à la télévision à quatre reprises avec lui. J’attends la cinquième. Si elle vient, elle sera la plus décisive. J’ai gardé de ces échanges le souvenir d’un homme énergique et vif rempli d’une certitude. La sienne ! Dût-il en changer régulièrement. Il est sûr de son fait, même si les faits le démentent souvent. Il ne parle pas. Il plaide, c’est une rhétorique de l’évidence. Si vous ne l’approuvez pas, vous êtes dans le déni. Il a inventé un style fait de perpétuels mouvements et de dénonciation d’un adversaire chaque fois différent, mais qui relève du même traitement : la stigmatisation. […]

"Il n’a pas préparé le pays aux épreuves qu’il traverse"

Il ne m’a pas échappé que la campagne qui s’annonce sera rude. Les coups déjà ne manquent pas et les fiches élaborées en haut lieu sont répétées avec célérité par des éminences inquiètes de perdre leur hochet après dix ans de droite au pouvoir.

Rarement on a mis tant d’originalité à défendre des idées si banales. On a allié tant d’assurance à tant d’improvisation. On a conjugué tant d’affirmations péremptoires avec tant d’inconstance dans les positions. Sa politique a fait perdre beaucoup de temps à la France. Ses réformes ont été aussi nombreuses que contradictoires. Il n’a pas préparé le pays aux épreuves qu’il traverse. Il a aggravé les inégalités et cédé devant les marchés malgré ses dénégations. Trop de mots, pas assez d’actes. Le résultat est connu : un gouvernement amoindri, un Parlement négligé, une justice asservie, une police amputée, des médias contrôlés. Encore une fois, il prétend qu’il a changé. Il change tout le temps. Il faut le prendre au mot. C’est le président sortant qu’il faut changer ! […]"

 

Le Nouvel Observateur
 
Par Le Nouvel Observateur
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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 19:36
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