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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 18:16

sarkozy-sur-tf1.1297394827.jpg 

Nicolas Sarkozy est d’une constance exemplaire. S’il y a du chômage dans ce pays, c’est la faute aux 35 heures, qui ont amoindri la compétitivité de la France. Il l’a répété ce jeudi soir sur TF1 sans fioriture… et sans contradicteur :

« Pendant que nos amis allemands amélioraient la formation et se battaient sur les marchés pour être plus compétitifs, dit-il, on a fait les 35 heures (…). Il y a eu décrochage de compétitivité et vos usines ont été délocalisées ».

« C’est la raison pour laquelle j’ai ré-autorisé les heures supplémentaires », ajouta-t-il, se félicitant que « même en 2010 avec la crise », 750 millions d’heures supplémentaires aient bénéficié à 5.300.000 salariés.

banque-de-france-indicateur-de-competitivite1294278292.1297394992.pngCe remède fut toutefois aussi contestable que le diagnostic.

Une perte de compétitivité française ? Elle est introuvable, sauf dans les argumentaires patronaux. En témoigne le graphe ci-contre, tiré du bulletin de la Banque de France. La ligne bleu turquoise, descendante, indique au contraire un gain continu de compétitivité prix de l’économie française face à ses concurrents de la zone euro. C’est seulement contre les pays extérieurs à la zone euro que la France perd en compétitivité : le seul responsable, c’est l’euro trop cher.

nombre-dheures-travailles-par-salarie-occupe-ocde-2000-2009.1297395533.pngAvec les 35 heures, les salariés français travaillent-ils moins que les salariés allemands ? Justement, non. Entre 2000 et 2008, les salariés allemands ont chacun travaillé beaucoup moins longtemps que les salariés français, en moyenne, et de part et d’autre du Rhin, la durée du travail a sensiblement diminué. En 2009, indique l’OCDE, l’écart s’est nettement accru : 1.309 heures pour l’Allemand, 1.468 heures pour son collègue français.

Ces résultats n’ont certes pas été obtenus de la même manière. En France, on a partagé le travail entre la totalité des salariés : c’était le choix des 35 heures. En Allemagne, on a recouru massivement au travail à temps partiel, qui est une forme de partage très inégal du chômage.

Lorsque la crise a frappé, les deux pays ont réagi chacun à leur manière.

travailleurs-a-temps-partiel-en-france-et-en-allemagne-eurostat.1297395695.pngLe gouvernement allemand a cherché à éviter à tout prix les licenciements. D’où le recours massif au chômage partiel – c’est le travail à temps partiel qui dit enfin son nom. Le plan concerna 1,5 million de salariés, dont la durée du travail baissa de 31% en moyenne, indique le Bureau international du travail (1). Si les entreprises allemandes avaient dû licencier 500.000 salariés pour les réembaucher après la crise, il leur en  aurait coûté 22 milliards d’euros. Le chômage partiel de 1,5 millions de salariés ne leur a coûté que 5 milliards, l’Etat subventionnant l’opération à hauteur de 6 milliards. C’est ainsi que la durée moyenne du travail pour un salarié allemand a chuté en 2009.

Le gouvernement français, lui, a choisi de ne pas se déjuger. Il a continué à subventionner les heures supplémentaires. Ce dispositif n’avait pas été initié en 2007 seulement pour des raisons idéologiques. Il taux-de-chomage-en-france-et-en-allemagne.1297395335.pngvisait, avec d’autres mesures,  à freiner les embauches consécutives au papy-boom : sur le marché du travail, le rapport des forces devenait trop favorable aux salariés.

Mais avec la crise, cette politique fut prise à contre-pied et c’est le taux de chômage qui augmenta : 9,7% en 2010 en moyenne contre 6,8% outre-Rhin. Jamais un tel écart ne fut observé depuis 2000.

 (1) Bureau international du travail : Rapport annuel sur les salaires 2011 – Politiques salariales en temps de crise.

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 06:33

 

Ils étaient neuf, neuf témoins sélectionnés « parmi les reportages de TF1 en 2010 » précise Laurence Ferrari, en ouverture de son journal télévisé jeudi 10 février. Neuf témoins pour interroger et écouter Nicolas Sarkozy, dans un petit plateau dans le 15ème arrondissement de Paris. Les murs n'étaient plus gris/bleu, mais à dominante orangée. Par qui ont-ils été sélectionnés ? La rédaction de TF1 ! Aucun d'entre eux n'étaient là pour la précédente confession politico-intime de Nicolas Sarkozy. Autre différence, cette fois-ci, Sarkozy avait évité toute interview par Laurence Ferrari. L'actualité du jour n'était pas fameuse. L'Egypte se débarrassait de l'autocrate Moubarak, hôte récent de François Fillon; les tribunaux du pays étaient recouverts de magistrats en grèves. Des milliers de juges, policiers, avocats, greffiers et personnels pénitentiaire avaient battu les pavés de France

TF1 diffuse un court reportage sur les coulisses de l'émission. A 20h08, Jean-Pierre Pernaut lance quelques thèmes (sécurité, santé, éducation Egypte, ...) « je ne sais pas quelles questions il veulent poser », rajoute-t-il.

Il est 20h28, ça commence. Sarkozy laisse éclater un large sourire. Il y a Lina la prof, Claudine la commerciale depuis un an après neuf fois de chômage, Ted le doyen, 80 ans, photographe et époux d'une femme atteint d'Alzheimer ; Lionel, 56 ans, soudeur dans les chantiers navales ; Fatiha, 62 ans, pharmacienne cambriolée 4 fois en un mois et demi, d'origine algérienne, installée dans le fief de Christian Estrosi ; Stéphanie, patronne d'une PME, 38 ans ; Simone, medecin généraliste de 57 ans ; Edouard, étudiant de 20 ans ; et Mickaël, agriculteur de 33 ans près d'Arras.

« Monsieur le président, les Français vous les rencontrez souvent » commence Pernaut « qu'est-ce qui vous surprend ». Le plateau est servi. « C'est le monde qui change à une vitesse stupéfiante. » répond Sarkozy. « Si on veut garder la France telle que nous l'aimons (...), il faut accepter de changer. C'est un paradoxe. C'est le changement qui permettra de préserver notre modèle.» Il résume ses constats : « lucidité des Français, inquiétudes des Français, mais en même temps grande capacité d'adaptation des Français.» C'est la laïus du président soucieux de protéger le pays.

Insécurité
Fatiha interpelle Sarkozy sur la délinquance et l'insécurité vécue à Nice. « Vous avez inauguré le commissariat de ce quartier qui se trouve à 400 mètres de ma pharmacie (...). Un quartier devenu une zone de non-droit, où règne les petits caïds.» Elle dénonce l'impuissance des pouvoirs publics, face à « une violence qui démarre très jeune.» Sarkozy l'interroge : « est-ce qu'on a arrêté les coupables ? » Oui, « des enfants de 15 ans et demi.» Fatiha complète : « après le 3ème braquage, le préfet m'a donné une protection rapprochée.» Nice, c'est l'une des villes les plus dangereuses de France, mais aussi le bastion des sécuritaires Christian Estrosi (le maire) et Eric Ciotti (le président du département).

Fatiha finit par poser sa question, elle aimerait « une police qui connaisse les gens les gens et leurs habitudes, sûrement plus efficace que toute intervention en nombre une fois que le délit est commis.» On se souvient du déploiement de forces dans la banlieue de Grenoble, en juillet dernier. Sarkozy semble coincé : « Au fond, ce que vous vivez, tant de gens le vivent.» Ou encore : « je ne vais pas fuir. » Sans surprise, il embraye sur son bilan. « il y a dans cette affaire, ce qu'on a réussi, et ce qu'il faut changer. » Il dénonce la « situation de démobilisation » dans laquelle il a trouvé la police, il se félicite d'avoir « obtenu des résultats ». Grâce à sa politique du chiffre,  le taux d'élucidations des crimes et délits est monté à 40%. Arrêter un toxico plutôt qu'un dealer, cela fait d'une pierre deux coups (un délit et une élucidation !).

Mais Sarkozy fait mine de reconnaître, premier aveu public : « Il y a deux points où on n'a pas réussi : les mineurs et l'hyper-violence venant de gens qui n'ont ni valeur, ni règles.» Pour les premiers, il promet une révision des sanctions et une réforme des tribunaux pour enfants d'ici l'été : « un mineur d'aujourd'hui n'aurait rien à voir avec un mineur de 1950.» Il ajoute : «Il faut que nous changions... Ce n'est plus adapté. Les sanctions ne sont pas adaptés, elles ne sont pas systématiques... (...) ce n'est pas un problème de gauche et de droite

Autre point de fixation sarkozyenne, « sur les multirécidivistes, vous les Français, vous serez appelés une semaine par an à siéger dans le tribunal correctionnel de votre départenement.» Il ressort son idée de jurés populaires. La grosse bourde. Les multirécidivistes, expression fumeuse, « sans valeur ni règles », c'est-à-dire auteurs de crimes violents passent déjà devant des jurys d'assises. Les nouveau jurés populaires que Sarkozy veut introduire concernent les tribunaux correctionnels. Sur le plateau, personne ne relève.

« Il me semble que la sanction judiciaire ne suscite pas la crainte suffisante pour ces délinquants.» complète-t-il. C'est tout ? Sarkozy ment par omission. La progression des atteintes aux personnes est loin d'être limitée aux seules délinquances récidivistes ou aux mineurs ! 

Et les moyens ? Sarkozy ressort la rengaine habituelle. Fatiha lui demandait des policiers de proximité, Sarkozy répond que « ce n'est pas un problème d'effectif. (...) Il faut qu'on développe la videoprotection.» Il se félicite aussi du développement des fichiers.

Fatiha relance : « excusez moi Monsieur le Président... et la prévention ? » Sarkozy n'aime pas la question. Il répond en provoquant : « la première des préventions, c'est la certitude qu'a le délinquant majeur ou mineur d'être sanctionné s'il commet un délit.» Et il s'enfonce dans son rôle tout-sécuritaire : « L'école est gratuite en France ! La santé est gratuite en France ! (...) Il y a un moment, aide-toi le ciel t'aidera ! »

Justice
Pernaut intervient, et lance un sujet sur la contestation judiciaire contre les attaques de Sarkozy contre les magistrats. Sarkozy devient faussement miel : « comme je vous le disais, ... j'ai été 20 ans dans ma vie avocat (?), je connais les magistrats. ils sont compétents. »Mais, ajoute-t-il, « pour moi, ce qui fait déborder le vase, c'est cette jeune Laëtitia, violée par un récidiviste; assassinée par un récidiviste, découpée par un récidiviste... si ce récidiviste est bien le coupable.» Sarkozy évoque sa rencontre avec la famille adoptive qui lui aurait demandé de sanction les fautes éventuelles. « Président de la République, je suis aussi un être humain. Je dois garder cette part d'humanité.» Sarkozy défend son monopole du coeur.

Pernaut insiste : « que dites vous aux juges qui disent qu'ils n'y a pas assez de moyens ? » Sarkozy revient sur l'affaire, et conteste à l'avance que l'enquête interne ne puisse pas trouver de dysfonctionnements : « si l'enquête conclue que tout s'est bien passé et c'est circuler y a rien à voir.»
Sarkozy conteste le caractère historique de la grève, et sort ses fiches : de 2002 à 2011, on serait passé de 7300 à 8510 magistrats, de 8700 à 10700 greffiers, et le nombre de personnels d'insertion a augmenté de 143% sur la même période. Pourquoi se plaindre que la France demeure au 35ème rang des membres du conseil de l'Europe pour son budget de la justice ? Sarkozy promet quand même une concertation avec le monde judiciaire pour savoir d'où vient le malaise.
Il relance sur les 30.000 peines qui ne sont pas executées. Un scandale ! Qui est président ? Qui a fait voter les peines planchers sans réforme carcérale ? Sarkozy concède : « Il y a un petit problème de moyen qui se pose certainement, notamment pour les places de prisons.»  En 2018, on aura 70.000 places (contre 56.000 actuellement). Et en 2025 ? 100.000 ?


Pouvoir d'achat
20 minutes de monologue déjà. On continue. Pernaut lance un autre thème : emploi et pouvoir d'achat
Lionel le soudeur s'inquiète de ses fins de mois. 1.600 euros par mois en faisant les trois huit !  Pernaut insiste sur les chiffres : le pouvoir d'achat aurait progressé en 1,4% l'an dernier mais « personne n'y croit ». Sarkozy acquiesce : « Bien sur, personne n'y croit, je le sais.» Il a de la chance. Lionel travaille aux chantiers de Saint-Nazaire, pour lesquels Sarkozy s'est tant démené depuis juillet. le Monarque loue l'incroyable savoir-faire de ces chantiers : « on a réussi à les sauver ». mais dans trois ans ? s'inquiète Lionel. « Toute la question, c'est l'avenir de l'industrie en France.» répond Sarkozy. Et ? Et rien. Il ressort des chiffres bien connus sur la baisse de l'emploi industriel... et dénonce les 35 heures et le décrochage de compétitivité. Bon. Mais les 35 heures, ça n'existe plus depuis 2002. Et pourtant ...

Lionel s'inquiète : « j'ai pas d'heures sup' »  Sarkozy insiste, fustige encore les 35 heures et la retraite à 60 ans. Et la pénibilité, glisse Pernaut en souriant. Sarkozy a cette réponse incroyable, pour botter en touche :
« ... Faudrait s'entendre sur la pénibilité... c'qu'est pénible, c'est d'être au chômage. »


Mickaël l'agriculteur bondit. Il trépignait. « Mais c'est quoi votre projet ? La guerre économique mondiale ? (...) C'est très inquiétant ! » Sarkozy est surpris, mais reste calme, cool et zen : « qu'est ce que vous proposez ? Qu'on ne fabrique plus d'avions ? » Mickaël : « je n'ai pas dit ça.» Sarkozy revient sur le modèle social. « Pour le garder, il faut qu'on travaille ! »

21h15, Pernaut coupe Sarkozy et lance un micro-témoignage d'une mère précaire, divorcée, avec 3 enfants. Pour rebondir sur le pouvoir d'achat, Sarkozy attaque les fonctionnaires : « je ne peux pas donner la priorité aux salariés sous statuts.» L'assistance le regarde, le visage sombre.

Affaires ?
Pernaut sort sa première question d'internaute masqué, sur le « grand train de nos dirigeants » et leurs voyages de luxe. « Ces questions sont toutes légitimes » reconnaît Sarkozy. Mais, précise-t-il, « pas un centime d'argent public n'a été détourné », et « la politique étrangère de la France n'a pas été impactée» par les voyages de MAM et Fillon à Noël. Il ressasse ses consignes de la veille, on voyagera en France.

« Pas de faute, pas d'erreur, pas de sanctions ? » insiste Pernaut. « Ecoutez, j'essaye d'être très honnête... si je pensais qu'il y a avait une faute, j'aurai sanctionné.» répond Sarkozy. Mais « je considère que ça a choqué et donc il faut l'encadrer.» Il s'excuse. « je sais bien qu'il y a des choses qu'on rate, des choses qu'on ne voit pas. (...) Les ennuis ne viennent jamais de là où on les attend. (...) C'était sans doute une erreur

Chômage
Claudine, commerciale, mère célibataire anciennement au chômage, témoigne de ses difficultés à retrouver un emploi. Elle bégaye un peu à cause de l'émotion. 50 CV, 3 entretiens, elle ne comprend pas les réticences des employeurs. Pernaut évoque la hausse du chômage en 2010.

Sarkozy prend l'air grave : « Entre la sécurité et le chômage, ça dit être pour nous, le gouvernement, les deux domaines de priorité absolue.» Il repromet le retour à la croissance, se félicite de la création de pôle emploi. Claudine l'interrompt. « Je n'ai pas du tout parlé de ça. »

Sarkozy annonce une hausse de 500 millions d'euros du budget de l'emploi. Xavier Bertrand sera ravi. Enfin une nouvelle promesse ! Ce demi-milliard servira à recevoir tous les chômeurs de longue durée dans les trois mois, développer l'apprentissage et augmenter le nombre de contrats aidés (y compris pour les jeunes des quartiers).

« Cette décision, nous l'avons prise aujourd'hui.» ... Comme par hasard, juste avant de venir à TF1. Sarkozy est confiant, comme en janvier 2010 : « la croissance est revenue, les signes sont encourageants, ça va marcher.» Il faut être patient :

« dans un monde qui est devenu un village, on ne peut pas inverser des tendances en quelques mois. »






Sur l'apprentissage, il promet de « mettre sur place dès maintenant un système de bonus/malus » pour les entreprises de plus de 250 salariés qui dépasseront ou n'atteindront pas les 3% d'apprentis obligatoires


Dépendance
Pernaut sert le sujet sur un plateau doré : la dépendance. Ted, 80 ans, témoigne rapidement de la maladie de sa femme. Il critique le plan Alzheimer de Sarkozy, trop lent, trop tardif, alors que la situation des aidants est déjà « dramatique ». Pas question de parler des retraites.

Sarkozy boit du petit lait. La dépendance, c'est son chantier ! ça permet d'éviter de parler santé et déremboursement, retraites et pénibilité. Il évoque les 300 millions d'euros mobilisés pour la recherche sur la maladie. Sarkozy s'enfonce dans la compassion. « problème essentiel », « humanité », « chiffres extra-ordinaires » du vieillissement.

Il rappelle, cet été , la création d'une cinquième protection pour la dépendance. Mais « il va falloir trouver des moyens de financement » Et tout est possible : assurance, reprise sur succession, jour férié en moins, CSG). « Après avoir réglé la question des retraites », Sarkozy promet de régler la dépendance... en 6 mois. De qui se moque-t-il ? Il n'a rien réglé.

Ted insiste sur le manque de moyens. Sarkozy confirme. « Nous avons besoin de plus de moyens. » Pas de promesses précises, sauf une belle phrase pompeuse : « Ma conception de mon rôle de président de la République, c'est de régler les problèmes, pas de les commenter. »

Santé
Simone, médecin de campagne, s'inquiète du maintien du service au public, et de la difficulté de recruter des médecins. Sarkozy s'enthousiasme : «Votre coin, c'est l'Ardèche ? C'est magnifique.»

«Nous n'avons jamais eu autant de médecins en France. (...) Il y a trop de médecins dans certaines villes. Et il y a un manque de médecins dans certaines spécialités. » Sarkozy reprend quasiment mot pour mot son argumentaire d'une précédente visite de terrain sur le sujet. Mais,  « je ne crois pas à la coercition »... Il préfère les bourses, 400 prévues cette année. Simone l'interrompt : le problème, c'est le manque de services publics et d'emplois en zone rurale. Sarkozy relit ses fiches. « Il faut redonner du temps médical au médecins. Il passe leur temps à remplir des formulaires.» Il aimerait aussi que les médecins de campagne soient rémunérés plus chers qu'en zone urbaine.

Pernaut évoque le scandale du Mediator. Sarkozy enfonce quelques portes ouvertes (« il faut des médicaments utiles »). Puis il s'embrouille : on ne peut pas refuser le progrès.» Quelle curieuse formule pour réhabiliter les labos ! « Nous sommes en train de réfléchir à de nouvelles formules » de pharmaco-vigilance

Il est 22H11, et nombre de sujets n'ont pas été évoqués.

Multiculturalisme
« Ne trouvez vous pas que le multicuralisme est un échec ?» relaye Pernaut. Sacrée question d'un internaute masqué. Sarkozy adore. « Bien sûr, le multiculturalisme est un échec. (...) Si on vit en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté qui la communauté nationale.» Il dénonce les exemples anglais et américains. « Nous ne voulons pas de cela. (...) Cela pose la question de l'islam et de nos compatriotes musulmans ». Et paf ! Nous voici reparti dans le débat sur l'identité nationale.
« « On s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait en France, pas assez de l'identité du pays.» 
 Ou encore : « Nos compatriotes doivent pouvoir pratiquer leur religions (...) mais il ne peut s'agit que d'un islam de France et non pas d'un islam  en France. » Sarkozy insiste sur la laïcité. « Nous ne voulons pas en France d'un prosélytisme religieux quel qu'il soit. » Sarkozy redécouvre la laïcité contre l'islam, après s'être fait l'apôtre catholique que l'on sait.

Fatiha intervient, et dénonce les ghettos : « comment voulez vous qu'ils s'intègrent si on les laisse ensemble ? » Sarkozy a sa réponse : c'est la faute aux « régularisations à tour de bras » des décennies précédentes ! La belle affaire !

Agriculture
C'est au tour de Mickaël l'agriculteur. « J'ai été certainement maladroit, mais vous avez été un peu méprisant. » Il ajoute : l'alimentation est un thème clé. Il dénonce que le retrait de la sphère publique dans le soutien aux agriculteurs. Sarkozy se couche : « Vous n'aviez pas pas à vous excuser ! Vous n'étiez pas maladroit. » Il fait dans la langue de bois : « il n'y a pas un métier qui ait plus d'avenir que l'agriculture. » Il critique les importations de produits étrangers qui ne respectent pas les règles de traçabilité définis en Europe: « la sécurité a un prix. » Il rappelle : « nous avons décidé de taxer les terres agricoles qui deviennent des terres à bâtir. » Et la division par deux du crédit bio ?

« C'est solennel (...) Il n'est pas question que nous acceptions le démantèlement de la PAC. » Mickaël s'énerve:  « ce n'est pas la question. » Il dénonce l'instabilité des marchés, et l'absence de prévisions et connaissances des stocks. Sarkozy reprend son monologue : « Nous venons de décider que la 20% de la restauration collective de l'Etat soit bio. » Il promet un triplement des surfaces bio d'ici 2012. « Le thème de la régulation, le seul pays qui le défend, c'est la France.» Et il évoque la présidence française du G20.
« Je ne sais pas si je vais réussir.»


PME


Pernaut s'impatiente. Il faut qu'on parle d'emploi. « Dans 10 minutes, on rend l'antenne. » Stéphanie évoque les PME. « Nous avons des difficultés à maintenir notre production en France. Pour toutes les entreprises à fort taux de main d'oeuvre en occident, la clé pour pérénniser nos entreprises, c'est d'acheter à l'étranger notre bas de gamme. » Elle continue : « Etre chef d'entreprise aujourd'hui, c'est très difficile.» Pernaut lui souffle : « à cause du coût du travail ? » Elle acquiesce. Les statistiques affichées sur l'écran sont fausses. Sarkozy abonde. Il faut réhabiliter le chef d'entreprise. Elle s'inquiète des charges et des normes.


Sarkozy rappelle le gel des prélèvements obligatoires qui nuisent à la compétitivité. Et, ô surprise, la promesse du jour : « il faut favoriser le capitalisme familial.» Et le voici qui défend ... la future réforme du fiscalité du patrimoine, « de façon à privilégier les gens comme vous qui investissez dans votre entreprise.» Sarkozy dérive sur la TVA sociale, une « école intéressante », « ce n'est pas une mauvaise idée », mais « je ne souhaite pas une augmentation de la TVA qui nuirait au pouvoir d'achat.» Sarkozy ajoute sur la taxation des plus-values sur la résidence principale, une idée défendue à l'UMP.

Education
Lina, professeur d'école en court préparatoire, silencieuse depuis le début, a quelques minutes pour parler éducation. Il est 22h42. Lina n'est pas contente des 16.000 suppressions de postes annoncées pour la rentrée, l'augmentation du nombre d'élèves, ses 50 heures de travail par semaine, les élèves en difficultés à cause de la crise, la dégradation des conditions de travail. « C'est de votre responsabilité

« Est-ce que l'éducation est une priorité ? C'est le premier budget de la nation.» Sarkozy ressort ensuite la statistique habituel : « depuis 1990, la France a embauché un million de fonctionnaires de plus. Deouus 35 ans, la France a présenté un budget en déficit. (...) Nous avons pris des engagements de réductions des déficits, nous les tiendrons.» il parle devoir, rigueur, déficit. TF1 sert la soupe. Pernaut montre une jolie courbe : depuis 1989, 500.000 élèves de moins, mais 34.000 d'enseignants supplémentaires. Merci Pernaut ! Les enseignants, « on a besoin d'eux », il rappelle la revalorisation des rémunérations oubliant le gel des salaires dans la fonction publique. Sarkozy joue la compassion, le « qualitatif contre le quantitatif », et promet de rencontrer les organisations syndicales.

Edouard, l'étudiant, souhaite que les imams français et républicains soient formés. Pernaut le coupe. « Parlez d'éducation. » Edouard réclame de pouvoir faire des stages. Sarkozy embraye, sans répondre, sur la grande réussite de l'autonomie des universités. « Le changement est colossal. Et dans quelques années, nous aurons les meilleurs universités d'Europe ! » Sarkozy y croit. Sur le problème des moyens, « les moyens de l'université française ont augmenté de 28% depuis 2007. »

Pernaut laisse quelques secondes à Sarkozy pour commenter la quasi-retraite du président Moubarak, Sarkozy se félicite du regain démocratique en Egypte.

« Pardon d'avoir été un petit peu long pour ceux qui attendent la série qui suit. » conclue Jean-Pierre Pernaut.

Il est 23 heures, c'est fini. Enfin.

Le Président des Riches s'en est bien sorti.

On n'a pas parlé de ses amis du Fouquet's.

 

 

Merci SARKOFRANCE

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 07:13

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Interview parue dans le Journal du Dimanche, dimanche 6 février 2011.

Dominique Strauss-Kahn baisse dans les sondages. Est-ce un signe de l’impatience des Français ?

Cet effritement très commenté le conduit cependant à rester... en tête. Il faut demeurer calme et faire deux constats : la multiplication des attaques à la fois d’une partie de la gauche et de la droite contre le mieux placé des socialistes et un soutien faiblissime à l’égard du président de la République. La politique actuelle est rejetée, mais les gens demandent à voir.

La victoire n’a jamais été aussi proche pour la gauche ?

L’élection présidentielle n’interviendra que dans plus d’un an. Des imprévus peuvent surgir, internationaux, financiers, sociaux, politiques. Nous avons encore beaucoup de travail devant nous. Ce qui nous attend, c’est quoi ? L’alliage entre un esprit de conquête, de sérieux et de justice. Voilà notre cap ! Les Français veulent qu’on leur propose un chemin. Il ne s’agit pas de raconter des balivernes, de dire qu’on doublera toutes les prestations, mais de montrer qu’il y a des solutions pour l’emploi, pour les services publics, pour l’investissement dans l’avenir. Reconquête, sérieux, justice. C’est autour des thèmes économiques et sociaux que se fera l’élection.

C’est la fin des promesses ?

Autour de Martine Aubry, la dizaine des principaux dirigeants du PS discutent ensemble, tous les quinze jours, ce qui malheureusement ne s’était pas fait depuis de longues années. Le climat - je puis en témoigner - est excellent. Personne ne propose de plomber... la dent du Midi avec le plomb du Cantal. Les propositions sont ambitieuses et sérieuses. On sent la volonté de changer et de gagner.

Vous dites que si DSK baisse un peu c’est à cause des critiques d’une partie de la gauche, vous pensez à Jean-Luc Mélenchon, c’est un problème pour le PS ?

Jean-Luc Mélenchon est un de mes amis et il a du talent. Mais choisir le PS comme adversaire numéro 1 ou numéro 2 quand on veut le changement n’est pas pertinent. Au bout du bout, la question sera : soutenez-vous le candidat de la gauche ou M. Sarkozy ? Puisque c’est ainsi que le grand choix se termine, autant l’avoir tous à l’esprit.

DSK est-il un bon candidat pour la gauche ?

Vous connaissez ma position : il y a deux favoris, Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry. Ils ont tous deux de grandes qualités, complémentaires. Ils ne s’opposeront pas l’un à l’autre et ce sont tous deux mes amis. Le choix se fera autour de l’été. Notre calendrier est d’une simplicité biblique : au premier trimestre, les cantonales ; au deuxième, notre projet ; au troisième, la candidature et le rassemblement. Voilà notre feuille de route.

Vous avez longtemps été en conflit avec DSK, pourquoi vous êtes vous rapprochés l’un de l’autre ?

Nous n’avons pas toujours été d’accord sur tout, mais nous nous sommes toujours estimés. La période où nous avons été successivement Ministre de l’Economie a été l’une des meilleures pour la croissance, le commerce extérieur et la baisse des déficits. Après la défaite de 2007, nous avons décidé, avec Dominique, Martine - et beaucoup d’autres - de travailler ensemble. Changer les choses est une tâche d’intérêt général. Les résultats du pouvoir actuel ne sont pas bons, la situation est difficile sur le plan financier, l’affaiblissement industriel et agricole est manifeste, les inégalités explosent, le pessimisme est évident. On ne voit pas pourquoi un quinquennat supplémentaire de M. Sarkozy changerait la donne. Nous sommes déterminés à gagner. Voilà pourquoi nous avons décidé de travailler ensemble et nous sommes heureux de le faire.

DSK n’est pas en France depuis 2007....

C’est difficile d’être directeur général du FMI depuis Sarcelles. On dit parfois, à propos de Dominique, de Martine, ou de moi-même, « ont-ils vraiment envie de la Présidence ? Pour être candidat il faut en avoir envie ! » C’est confondre l’envie et la détermination. L’envie, c’est pour le chocolat. Présider la République demande de la détermination. Et ces personnalités, je puis vous l’assurer, ne manquent pas de détermination.

Comment jugez-vous l’attitude de la France sur la Tunisie ?

L’attitude de l’ensemble de l’exécutif a depuis longtemps été assez consternante. Le fait que M. Ben Ali était devenu un dictateur n’avait échappé à aucun regard objectif. Je vous livre un souvenir personnel. En 1997, le Président tunisien devait effectuer une visite d’Etat en France. Il souhaitait s’exprimer dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, que je présidais. J’ai refusé car je ne voulais pas lui apporter cette caution des droits de l’homme. Tension diplomatique. Finalement il a été reçu à l’Assemblée, mais pas dans l’hémicycle et sans aucun discours et, lorsque je l’ai rencontré, je lui ai remis une liste de prisonniers politiques dont je demandais la libération. L’atmosphère était plutôt fraîche. Mais c’est cela la France des libertés. L’aveuglement officiel me frappe. Il explique les retards, les déplorables connivences, les gestes ou les déclarations à contre-sens comme celles de Bruno Le Maire ou de Mme Alliot-Marie.

La diplomatie française s’est rattrapée avec la crise égyptienne ?

Je l’aurais souhaité. La France, comme l’Europe, a été trop silencieuse et trop longtemps. Il ne s’agit pas de jouer la mouche du coche. Je comprends l’embarras de M. Sarkozy qui, avec un sens particulier de l’anticipation avait choisi comme pilier de l’Union pour la Méditerranée, MM. Ben Ali et Moubarak. Mais tout de même ! La France est un des membres permanents du Conseil de Sécurité. Elle a une forte tradition de présence au Moyen-Orient. Elle symbolise les droits de l’homme. Quand des peuples se soulèvent contre des dictateurs, au nom de la liberté, du pain et de la dignité, on attend des dirigeants français mieux qu’un silence embarrassé ou qu’un communiqué tardif.

2011 devait être l’année de la politique étrangère avec le G 20 ?

Les enjeux du G20 sont décisifs. Avec pour M. Sarkozy trois difficultés. D’abord, les défis sont objectivement lourds. Ses grandes proclamations précédentes sur la fin des bonus, la mort des paradis fiscaux ou la moralisation du capitalisme ne semblent guère se traduire dans les faits. Enfin, il n’est pas crédible de plaider la régulation généralisée à l’extérieur quand on dérégule à tout va à l’intérieur. Nous jugerons les résultats. Traditionnellement, la politique étrangère faisait la force de nos présidents. Là, il y a de quoi être inquiet. En Afrique, depuis le désastreux discours de Dakar jusqu’au blocage de la situation en Côte d’ivoire, on ne peut pas dire que notre influence ait progressé. Aux Etats-Unis, je n’ai pas été impressionné par la dernière rencontre entre M. Obama et le Président français. En Amérique du Sud, j’avais compris que nous avions noué une alliance de fer avec le Brésil, dont nous attendions des retombées commerciales, attendons...Avec la Chine, nos déficits restent abyssaux. En Europe, nous avons économiquement décroché de l’Allemagne, nous essayons de nous raccrocher par des initiatives communes, mais l’Union, en tous cas jusqu’ici, n’avance guère. Quant à notre réintégration dans le commandement militaire de l’OTAN, j’ai montré cette semaine à l’Assemblée qu’elle n’avait apporté ni le surcroît d’influence qu’on nous promettait ni la relance pourtant souhaitable d’une défense européenne. Le bilan tranche donc avec ses prédécesseurs. Mais pas dans le bon sens.

 

VU DANS www.laurent-fabius.net

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 18:51

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il dîne avec quelques riches donateurs de l'UMP dans un hôtel de luxe. Il reçoit le lendemain un rapport sur (certains) conflits d'intérêts. Il tient dans l'urgence, dans l'après-midi, une réunion sur la récidive criminelle après la tragédie de Pornic. Il célèbre le renforcement des relations ... avec la Colombie. Il organise une émission de télévision, « face aux Français » le 10 février prochain. Il promet une centaine de déplacements de « terrain » dans l'année. Nicolas Sarkozy fait feu de tout bois, quitte à risquer le dérapage incontrôlé, quinze mois avec le scrutin présidentiel.

Les conflits d'intérêts... des autres
Mercredi 25 janvier, Nicolas Sarkozy a reçu le rapport attendu des trois « experts » sur la prévention des conflits d'intérêt. Le communiqué de l'Elysée fut sobre comme la déclaration de vertu d'un parrain de la mafia : « le Président de la République a rappelé que les attentes des citoyens Français en matière d'impartialité, d'objectivité et de probité des décideurs publics exerçant les plus hautes responsabilités ou intervenant dans des domaines sensibles comme la santé publique ou la sécurité sanitaire, étaient de plus en plus fortes et légitimes.» Nous avons bien lu : Sarkozy évoque les  « décideurs publics exerçant les plus hautes responsabilités.» Si les propositions sont « choc » (dixit le Figaro), rassurez-vous, elles ne concernent ni les parlementaires ni la plus haute autorité du pays, la Présidence. En près de 4 ans de mandature, la pratique monarchique du pouvoir présidentiel par Nicolas Sarkozy a pourtant montré combien la concentration de puissance pouvait être extrême. Lors de l'installation de nouveaux « Sages » au Conseil Constitutionnel en mars dernier, il avait même osé déclaré que « la notion de contre-pouvoir est étrangère à notre conception de l'Etat et de la République ».

Et l'affaire Woerth/Bettencourt, entre autres, avait pourtant montré combien la confusion des genres pouvait être détestable : un ministre du Budget par ailleurs trésorier du parti majoritaire, son épouse embauchée en cours de mandat par une milliardaire soupçonnée de fraude fiscale, un hippodrome vendu à Compiègne dans des conditions qui valent au dit ministre une enquête de la Cour de Justice... Que fallait-il d'autre ? Le président des Riches, au printemps, avait tardé à réagir. Puis, le 12 juillet, il lâcha l'idée de cette commission de réflexion, installée trois mois plus tard et avec un objet très restreint. Ensuite, le ministre Woerth fut remercié du gouvernement en novembre dernier, et abandonné à son triste sort.

Arroseur arrosé, le Monarque expliqua qu'il voulait « mettre en œuvre les mesures contenues dans le Rapport de la commission qui auront été retenues ». Notez la précision des termes : Sarkozy veut mettre en oeuvre celles des recommandations qu'il aura retenues... Quelles seront-elles ? Son ancien A peine élu, Sarkozy avait placé son ancien directeur de campagne Laurent Solly chez TF1. Son ancien conseiller économique François Pérol est parti pantouflé, sans contrôle, à la tête des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Les soupçons de financement politique illégal de sa campagne de 2007 par Liliane Bettencourt sont en cours d'investigation, après de nombreuses embuches au travail serein de la justice semées depuis l'Elysée. Le services de renseignement intérieur, fusionnés en 2008 et placés sous la coupe de Sarkozy, ont été privatisés pour identifier la source des rumeurs d'infidélité conjugale au sein du couple présidentiel en février 2010 , espionner un journaliste du Monde, à deux reprises au moins, dans l'affaire Woerth/Bettencourt, ou filer, en septembre 2009, Dominique de Villepin, au début du (premier) procès Clearstream. Et quelles seront les déclarations d'intérêt parmi ses conseillers élyséens ? Combien Sarkozy lui-même touche-t-il de la location de ses actions du cabinet d'avocat dont il est resté actionnaire ?

Sarkozy, au-dessus des règles
Ce mercredi, Sarkozy a même demandé à François Fillon « de préparer un projet de loi visant à promouvoir une véritable culture de la déontologie dans la vie publique française.» Dans ce rapport pourtant, on ne trouve visiblement que quelques principes de bon sens, rappelés en 29 recommandations non communiquées intégralement à ce jour. Son périmètre est apparamment large : 4000 agents publics (ministres, hauts fonctionnaires, dirigeants d'entreprises publiques) seraient concernés. Les auteurs, Jean-Marc Sauvé, Vice-président du Conseil d'Etat, Didier Migaud, Premier Président de la Cour des Comptes et Jean-Claude Magendie, ancien Premier Président de la Cour d'Appel de Paris et proche de Nicolas Sarkozy, proposent la fusion des commissions pour la transparence financière de la vie politique et de la Commission de déontologie pour donner lieu à la création d'une « autorité de déontologie de la vie publique », l'aggravation sanctions en cas de manquements (amende, inégibilité, interdiction d'exercer un emploi public), la mise en oeuvre de codes de conduite et chartes de déontologie dans les administrations, et même des formations « adaptées ».

Le travail de transparence devrait s'étendre à la Présidence de la République. Il y a quelques mois, le député René Dosière rappelait sur son blog, et à l'Assemblée, que le budget élyséen est sous-évalué d'une cinquantaine de millions d'euros (avion à la Défense, chauffeurs à l'intérieur, etc). L'administration américaine vient de publier la liste des cadeaux reçu de gouvernements étrangers par Barack Obama en 2009. En France, notait récemment Cécile Dehesdin pour Slate.fr, on attend toujours la même information pour notre Monarque. Tout juste sait-on qu'il a reçu 442 présents et 487 livres en 2009. René Dosière avait obtenu des services du premier ministre une estimation de l'enveloppe totale des cadeaux offerts par le gouvernement français en 2009 : 97.000 euros. La Cour des Comptes avait communiqué un chiffre quatre fois supérieur (385.000 euros) pour la seule Présidence.

Le retour du Premier Cercle
La veille de la remise de ce rapport, Nicolas Sarkozy s'était discrètement rendu à une réunion de 300 membres du Premier Cercle, ce groupe des riches donateurs de l'UMP (environ 2 millions d'euros par an), durant une demi-heure, dans les sous-sols de l'hôtel Méridien, porte Maillot à Paris. Un témoin confia combien le Monarque fut combattif. Un vrai candidat déjà en campagne inavouée. Il y fustigea l'ISF, un « scandale », dont le rendement vient de croître de 360 millions d'euros en 2010, vient d'annoncé le gouvernement. Il se moqua des manifestations d'enseignants, samedi dernier, qui n'avaient mobilisé « personne dans les rues ». Il confirma que son nouveau profil plus « modeste », rapporte le Monde, ne serait que « temporaire. « Pour l'instant, j'ai l'obligation d'être discret car je suis président, mais attendez que je sois en campagne.»  a-t-il précisé.

Avec le Premier Cercle, nous l'écrivions en octobre dernier, « la Sarkozie a inventé le militantisme bling bling, la cotisation à 2 SMIC, le retour d'ascenseur symbolique ET industriel. » Mercredi, le secrétaire général du parti Jean-François Copé a dû confirmer avoir sollicité les « contributions » de ces riches donateurs, en apportant « leurs éclairages, leurs expériences, leurs contributions pour l'élaboration du projet (présidentiel), puisque pour beaucoup d'entre eux, il s'agit d'entrepreneurs, de gens qui ont une expérience dans le monde très intéressante et utile, dans l'intérêt de notre pays.» On les imagine cogiter sur le bouclier fiscal, l'ISF, ou le poids des dépenses publiques et notamment sociales. Que l'UMP ne comprenne pas que son Premier Cercle incarne désormais les nouvelles 200 familles a quelqe chose de fascinant au 21ème siècle.

Et pendant ce temps...
Mercredi après-midi, le candidat Sarkozy a organisé une réunion à l'Elysée sur la récidive criminelle. Pas question de sembler indifférent à la tragédie de Pornic, où, 9 jours après la disparition de la jeune Laëtitia, aucun aveu ni preuve n'a été obtenu. Plus tard, François Baroin a commenté devant des journalistes que Sarkozy « a exprimé une conviction, l'expression d'une douleur, vraiment, d'une indignation profonde qui est aussi la traduction d'un long combat politique qui a évolué au fil des années et qui l'a vu, lui Nicolas Sarkozy, porter un certain nombre de textes.» Mais qui n'exprime pas de douleur devant un tel drame ? Le gouvernement, a ajouté Baroin, est « vraiment au côté de la famille de Laetitia ». Vraiment ? Pouvait-il être du côté du ou des coupables ? Quelle affirmation !

Mercredi, les chiffres du chômage de décembre dernier, les derniers qui nous manquaient pour dresser le bilan,  désastreux, de l'emploi l'an passé, ont été publiés. Plus de 4,6 millions de chômeurs, sans activité ou en travail partiel, tenus de chercher un emploi ou dispensés, étaient enregistrés à Pôle Emploi. La reprise est là... Sarkozy, ce jour-là, n'eut pas un mot de commentaires sur ces données.

Au final, la séquence des dernières heures fut politiquement incroyable. Sarkozy a, sans gêne ni précaution, abandonné son costume de Protecteur de la Nation. C'est le signe d'une inquiétude, profonde, et d'un besoin de montrer à son camp qu'il reste le patron. La veille, la résistance de quelques ténors à le suivre dans sa volonté de légiférer dans l'urgence après l'affaire de Pornic l'a exaspéré.

Amis sarkozystes, comptez-vous.

 

Sarkofrance

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 18:14

sarko_fillon.1294370911.jpgAprès la maladie, l’accident du travail, la vieillesse et la famille, la Sécurité sociale couvrira-t-elle bientôt un « cinquième risque » - la dépendance ? Nicolas Sarkozy a évoqué son projet dans ces termes. Mais de confidences en petites phrases, c’est un tout autre dessein qui se révèle : non pas une extension de la sécu mais une amputation de celle-ci.

 Si le gouvernement préparait vraiment la naissance d’un cinquième risque dépendance, il commencerait par rassurer les Français sur son coût. Ce ne serait pas difficile. nombre-prevu-de-personnes-agees-dependantes-2010-2060.1294371044.png

Voici quelques chiffres à grands traits pour fixer les idées. Aujourd’hui, la dépendance coûte environ 30 milliards d’euros par an, dont 10 milliards sont financés par les particuliers et 20 milliards par la puissance publique (1). Ces sommes couvrent les besoins de quelque 2,4 millions de personnes âgées incapables de se suffire à elles-mêmes.

 En 2025, selon les projections du Conseil d’analyse stratégique reprises dans le rapport Gisserot (2), la dépendance frapperait environ 3 millions de français. Leur part du financement pourrait âtre stabilisé à son niveau actuel, soit 10 milliards d’euros 2010, si la part du financement public passait d’un point à un point et demi de PIB, c’est-à-dire de 20 à 30 milliards d’euros d’aujourd’hui.

 Il s’agit donc de trouver 10 milliards d’euros d’ici à 2015, soit un surcoût un peu moins qu’un point de CSG. En quinze ans, cela représenterait une hausse annuelle du tarepartition-du-cout-de-la-dependance-de-2010-a-2025.1294371189.pngux de la CSG de 0,06 point. On peut retourner la question dans tous les sens, le problème posé est d’une ampleur dérisoire. Tellement dérisoire qu’on devrait d’ailleurs saisir cette occasion pour alléger encore le reste à payer des familles.

Mais au lieu de ce propos rassurant, on évoque chaque jour « un coût de 30 milliards », comme si les deux tiers n’étaient pas déjà financés. On parle d’un « casse-tête » à propos d’une arithmétique élémentaire. Un économiste, Jean-Hervé Lorenzi, qui surfait ce soir là sur cette vague de la peur, évoqua même sur France 3 un « surcoût de trois points de PIB » - 60 milliards au lieu de 10, bigre.

Ces propos alarmistes ravissent les banquiers et les assureurs privés, qui sentent venir l’aubaine.  L’inquiétude que l’on a fait naître à propos des retraites a poussé nombre de Français dans leurs bras : à eux les fonds de pension, le risque avec. Et voici maintenant la grande peur de la dépendance, propice aux rentes viagères si la Sécu se dérobe. Ils sont prêts. Comme ils étaient prêts à proposer des assurances complémentaires santé, pour palier les déremboursement de l’assurance maladie.

Tout cela forme un ensemble où tout devient possible. Ecoutons le Premier ministre. C’était le 24 novembre.  Le débat sur la dépendance, disait-il, « sera élargi à toute la protection sociale », afin de  « fixer la part des régimes obligatoires et complémentaires et diversifier les modes de financement ».

 L’idée d’une assurance dépendance privée devenant obligatoire fait son chemin. C’est tellement moderne.

______________________________  (1) Assurance maladie (12 milliards), départements (5 milliards), Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (3 milliards).(2) Hélène Gisserot, procureur général honoraire près la Cour des comptes : « Perspectives financières de la dépendance des personnes âgées à l’horizon 2020 », la Documentation française.

 

 

 

Vu sur Déchiffrages

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 10:09

pourcentage-demplois-crees-depuis-1998.1294277447.pngLes 35 heures auraient freiné l’emploi et les salaires. Pis, elles auraient handicapé la compétitivité française. Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé et Manuel Valls se relaient au micro  pour le prétendre. Ne consultent-t-ils jamais les statistiques avant de propager une idée toute faite ?

 Si les 35 heures  eurent un effet sur l’emploi, il fut sans aucun doute bénéfique. Au classement européen, la France figure même parmi les pays ayant créé le plus d’emplois depuis le début du processus. Entre 1998, lorsque les 35 heures furent mises en œuvre, et 2009, le nombre total d’emplois s’y est accru de 15% en France. Seules l’Espagne et l’Irlande ont fait mieux, au cours d’une expansion aussi frénétique que fragile.

Mais que dire de l’Allemagne (moins de 9%), du Royaume Uni (à peine 6%) ? Et ne parlons pas du Danemark, dont la – evolution-du-nombre-demplois-depuis-1998.1294277607.pngcoûteuse - politique de l’emploi servit un temps de modèle au Premier ministre : le nombre des emplois s’y est accru de… 3,8% seulement en onze ans selon Eurostat !

 Ces chiffres sont éloquents. Ils montrent que le taux de chômage peut régresser, même si l’emploi stagne. Dans de nombreux pays, les gouvernements se sont contentés de dissimuler le chômage en favorisant le travail partiel, voire l’invalidité. Ils ont en somme partagé le chômage, pendant qu’en France, les 35 heures partageaient l’emploi.

 evolution-du-cout-salarial-unitaire-depuis-2000.1294278049.pngLe pouvoir d’achat des salaires ne fait malheureusement pas l’objet de statistiques comparées gratuites. Déchiffrages n’ayant pas les moyens d’en offrir de payantes à ses lecteurs, il lui faut contourner l’obstacle, et se référer au coût salarial unitaire réel, c’est-à-dire ce que coûte en salaires et charges sociales un euro de production nationale, inflation défalquée.

 A cette aune, la France n’a pas particulièrement brillé depuis 2000. Le coût unitaire y a cependant progressé plus que la moyenne européenne ; et beaucoup plus qu’en Allemagne, où ce coût a régressé à mesure que la protection sociale reculait. Et ne parlons pas de la Pologne, qii inaugura le XXIème siècle avec une très sévère régression.

 banque-de-france-indicateur-de-competitivite.1294278292.pngQuant à la compétitivité française, si chère à Manuel Valls, celui-ci se rassurera en lisant le supplément  statistique du bulletin de la Banque de France (mars 2010). Son indicateur (la courbe en bleu turquoise) illustre l’amélioration quasi incessante de la compétitivité française par rapport aux autres pays de la zone euro, depuis la mise en œuvre des 35 heures.

 Ainsi,  la réduction du temps de travail a accéléré les créations d’emploi, sans nuire ni aux salaires, ni à la compétitivité des entreprises françaises. S’ils cherchent bien, Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé et même Manuel Valls devraient trouver des questions plus urgentes, pour animer le débat politique d’ici à la présidentielle de 2012.

 POST SCRIPTUM

 

ocde-heures-ouvrees-en-moyenne-par-travailleur-en-2009.1294324928.pngFâcheux oubli ici réparé : la comparaison internationale de la durée annuelle moyenne du travail fournie par l’OCDE.  Ce nombre d’heures tient compte de tout : durée hebdomadaire, congés payés, jours fériés, temps partiel, réduction du temps de travail, etc.

La France, tout compte fait, n’est donc pas le pays où l’on travaille le moins, loin s’en faut. Belgique, Irlande, Norvège, Allemagne et Pays-Bas la devancent  à ce classement, pur des raisons diverses. En Allemagne, un salarié à temps complet travaille moins d’heures qu’un France dans la semaine.  Aux Pays-Bas,  l’expansion exceptionnelle du travail à temps partiel explique largement la première place à ce classement.

 

 

VU DANS http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/


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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 18:21
Pour tenter de détourner l’attention de ses propres échecs, Nicolas Sarkozy a un bouc-émissaire : les 35 heures. Mais la réalité n’a rien à voir avec ces mensonges. 
 
Les 35 heures n’ont pas créé d’emplois.
Faux, pour la période 1998-2002, l'INSEE a constaté la création de 350 000 emplois liée à la loi. Et les dispositifs associés à la réduction du temps de travail (RTT, comptes épargne-temps) ont joué un rôle d'amortisseur important pour l'emploi durant la crise. De nombreuses entreprises ont joué un rôle d'amortisseur important pour l'emploi durant la crise. De nombreuses entreprises ont privilégié le recours à ces leviers de flexibilité au lieu de licencier leurs salariés. 
 
Avec les 35 heures, les Français travaillent moins que les autres.
Faux, la réduction du temps de travail est une tendance générale parmi les pays occidentaux. Les Français ont une durée hebdomadaire moyenne du travail supérieure à celle de leurs voisins : 38 heures en France en 2009 contre 35,7 heures en Allemagne ; 36,3 heures en Suède ; 36,6 heures au Royaume-Uni et 30,6 heures aux Pays-Bas. Même lorsque l’on prend en compte les congés, la durée annuelle du travail en France (1 550 heures) était supérieure à celle de l’Allemagne (1 390 heures) en 2009. 
 
Les 35 heures ont permis de limiter le développement du temps partiel et donc de la précarité en France.
 
Vrai, la proportion d’emplois à temps partiel est beaucoup plus élevée dans d’autres pays européens (48 % aux Pays-Bas, 28 % en Allemagne et au Royaume- Uni), qu’en France (17 %). C’est notamment lié aux 35 heures qui ont stabilisé le recours au temps partiel en France alors qu’il augmentait dans les autres pays. 
 
Les 35 heures ont creusé l’écart de compétitivité entre la France et l’Allemagne. 
Faux, si le coût du travail a progressé beaucoup moins vite en Allemagne qu’en France au cours des années 2000, les 35 heures ne sont pas en cause. Il s’agit en effet d’une évolution spécifique à l’Allemagne : elle a fait le choix d’une politique de désinflation compétitive qui s’est traduite par une forte rigueur salariale. Ce n’est donc pas la compétitivité française qui s’est dégradée du fait des 35 heures, mais la compétitivité allemande qui s’est améliorée sur le dos du pouvoir d’achat des salariés allemands. 
 
Les entreprises attendent la fin des 35 heures.
Faux, en dépit des nombreuses interventions législatives visant à donner la possibilité aux entreprises  de revenir sur les 35 heures, celles-ci n'ont pas souhaité remettre en cause les accords collectifs signés à l’époque : aucune branche professionnelle ne s’est engagée dans une refonte globale de l'organisation du travail sur la base des flexibilités offertes par la loi du 20 août 2008. 
 
D’ailleurs, le gouvernement de Nicolas Sarkozy s’est bien gardé de remettre en cause les 35 heures. 
Il les a même généralisées en 2007. La raison est simple : c’est une mesure qui crée des emplois, qui est appréciée des Français et qui ne coûte pas cher.
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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 03:58

Merci à nos camarades du PCF

 

 

 

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 07:05

agriculture-021Le 6 décembre la majorité, appuyée par le Gouvernement, a sonné la fin de l’exception fiscale des coopératives agricoles.

 Les sénateurs UMP ont en effet adopté un amendement  substituant à l’actuelle demi-base de la contribution foncière des entreprises coopératives dans la contribution économique territoriale (remplaçante de feu la  taxe professionnelle) une base entière. Une telle décision montre le cynisme absolu et l’incompétence  du gouvernement en pleine panique budgétaire.
 
Après avoir multiplié les cadeaux aux plus favorisés, il avait été décidé de réformer rapidement la taxe professionnelle afin de redonner de la compétitivité aux entreprises trop taxées. Menée sans concertation, cette réforme s’avère désormais extrêmement coûteuse pour le budget de la Nation et pour les entreprises de main d’œuvre. Pour parfaire le désastre, le gouvernement sape donc l’instrument principal de la puissance des agriculteurs français  en taxant les coopératives agricoles.

Au lendemain d’un discours du Président de la République appelant à la régulation et au soutien de notre agriculture, c’est à un sabordage volontaire de la compétitivité de notre agriculture que nous assistons.

Le Parti socialiste redoute un avenir très sombre pour le secteur coopératif si une telle mesure devait être maintenue. Il s’inquiète également du signal ainsi adressé à  la Commission européenne d’un abandon du soutien de la France à son modèle coopératif, déjà sévèrement attaqué par les services de la Commission. Le Parti Socialiste appelle donc les parlementaires membres de la Commission Mixte Paritaire chargée d’examiner cet amendement le 13 décembre à ne pas sacrifier l’économie agricole aux marchés, en supprimant cet amendement.

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 18:46

 

supprimer-l-isf-et-le-bouclier-fiscal-c-est-multiplier-par-.png

 

Le chef de l'Etat a proposé de supprimer le bouclier fiscal, mais, en contrepartie si l'on ose dire, de supprimer l'ISF. Voilà la traduction concrète de cette mesure, résumée dans cette image à partager et diffuser sur vos réseaux.

Par aurelinfo - Publié dans : PS - Communauté : Les blogs socialistes

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